Art et Paysage /Rencontres d'Artigues 09

Publié le par q.geff

Depuis 2007, la ville d'Artigues-près-Bordeaux (33) organise les Rencontres Art et Paysage, cette exposition in situ et libre d'accès accueille les projets lauréats d'un concours rassemblant les étudiants et jeunes diplômés des Ecoles des Beaux Arts et Ecole Nationale Supérieure d'Architecture et de Paysage de Bordeaux.
Depuis 3 ans les créations éphémères s'installent en plein centre ville sur les prairies bordant l'église romane et la médiathèque, cette année le thème du concours est "mixité".
Volontairement propice à des interprations très larges, ce thème a réunis une fine équipe sous le joli sobriquet de ZEA, s'érigeant comme un zélé défenseur de la m(a)ïxité, contre tous les géants verts et monsieurs propres qui voudraient imposer aux agricultures du monde un maïs si déprimé qu'il n'en resterait que le jaune (et sans traces).

Zea aka : Xavier Glémarec, Mathieu Knaebel, Nolwenn Le Mével et moi même


Couverture du dossier du concours 09  /Les Rencontres d'Artigues Art et Paysage

En proposant d'installer une parcelle de maïs (Zea mays) entre le mur du cimetière  attenant à l'église romane et l'allée de cèdre menant au château l'idée dépasse la simple confrontation d'un contexte urbain et un élément agricole.


///ZEA Zone d'Echange Agricole

Nous comprenons "mixité" et de surcroit m(a)ïxité comme une diversité utile, utilisé et fertile. Une mixité d'espèce, non plus les quelques canons génétiquements modifiés du catalogue officiel mais une miriade de couleurs, de formes et de goûts, une multitude chamarée venue certes d'Amérique mais adaptée au sol et au climat du Sud-Ouest par quelques siècles de sélection paysanne. Il ne s'agit pas de nouvelles variétés, la m(a)ïxité, récemment mis à mal par quelques tentatives monopolisitiques, une diversité variétale obtenue par les paysans pour tous, retrouve les chemins des champs dans notre Zone d'Echange Agricole.
ZEA se revendique comme une interface entre une revendication agro-politique et une installation paysagère, artgripaysagère.
Non sans symbolique spatiale, les rangs, d'abord rectilignes de part et d'autre du chemin, s'entremêlent ensuite pour former des volutes et des chambres végétales au cours de la saison, les tiges et les feuilles refermant peu à peu les vis à vis. Dans la chambre la plus spatieuse et la plus centrale on installera une alcôve construite par un assemblage de tiges metalliques soudées. Cet endroit, point d'aboutissement du cheminement dans la parcelle, est propice au repos, à une pause, un échange. Au centre de l'alcôve, un grand barbecue inerte la saison durant, sera allumé lors des vendeanges du maïs, en octobre. Autours de la m(a)ïxité grillée une autre forme de mixité  pourra prendre forme, le temps d'une fête, ou bien plus si la rencontre est fertile.




Vue de la parcelle en mai, juste après la levée



Vue de la parcelle en été, la hauteur des plants a complètement changé la physionomie de l'espace.



Le haut de l'alcôve dépasse au dessus des dernières feuilles.



Plan d'ensemble de la parcelle.
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B
Monsieur, <br /> Laissez moi vous faire par de ma profonde consternation. Votre champs de maïs a totalement fait disparaître du paysage l'église. Je comprends que cela soit sans doute dans l'ère du temps, mais tout de même. Ne pourrait-t-on pas dégager une partie du paysage, de manière à ce que nos villages retrouvent leurs clocher, ce charme qui fait la vraie France ? <br /> Bernadette
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